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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/228

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est que ce qui est incomplet ne doit pas être auto-subsistant, mais doit avoir besoin du soutien d’autres choses avant de pouvoir exister. On considère que tout ce qui a des relations avec des choses extérieures à soi doit contenir une référence à ces choses extérieures dans sa propre nature, et ne pourrait donc pas être ce qu’il est si ces choses extérieures n’existaient pas. La nature d’un homme, par exemple, est constituée par ses souvenirs et le reste de ses connaissances, par ses amours et ses haines, et ainsi de suite ; ainsi, sans les objets qu’il connaît, qu’il aime ou qu’il hait, il ne pourrait pas être ce qu’il est. Il est essentiellement et évidemment un fragment : pris comme la somme totale de la réalité, il serait auto-contradictoire.

Tout ce point de vue, cependant, repose sur la notion de « nature » d’une chose, qui semble signifier « toutes les vérités sur la chose ». Il est évident qu’une vérité qui relie une chose à une autre chose ne pourrait subsister si l’autre chose ne subsistait pas. Mais une vérité sur une chose ne fait pas partie de la chose elle-même, bien qu’elle doive, selon l’usage ci-dessus, faire partie de la « nature » de la chose. Si nous entendons