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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/230

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« nature » au sens ci-dessus. Je peux connaître, par exemple, mon mal de dents, et cette connaissance peut être aussi complète qu’une connaissance par accointance peut l’être, sans savoir tout ce que le dentiste (qui n’a pas l’accointance du mal de dents) peut me dire sur sa cause, et sans donc connaître sa « nature » au sens indiqué ci-dessus. Ainsi, le fait qu’une chose ait des relations ne prouve pas que ces relations soient logiquement nécessaires. C’est-à-dire que du simple fait qu’elle est la chose qu’elle est, on ne peut pas déduire qu’elle doit avoir les diverses relations qu’elle a en fait. Cela semble découler uniquement du fait que nous le savons déjà.

Il s’ensuit que nous ne pouvons pas prouver que l’univers dans son ensemble forme un système harmonieux unique tel que Hegel croit qu’il le forme. Et si nous ne pouvons pas le prouver, nous ne pouvons pas non plus prouver l’irréalité de l’espace et du temps, de la matière et du mal, car Hegel la déduit du caractère fragmentaire et relationnel de ces choses. Nous en sommes donc réduits à une investigation fragmentaire du monde, et nous sommes incapables de connaître les caractéristiques des parties