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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/232

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en imagination, nous voyageons en arrière ou en avant dans le temps, il est difficile de croire que nous atteindrons un premier ou un dernier temps, au-delà duquel il n’y a même pas de temps vide. L’espace et le temps semblent donc avoir une étendue infinie.

De même, si nous prenons deux points quelconques sur une ligne, il semble évident qu’il doit y avoir d’autres points entre eux, aussi petite que soit la distance qui les sépare : toute distance peut être divisée par deux, et les moitiés peuvent être à nouveau divisées par deux, et ainsi de suite à l’infini. De même, dans le temps, aussi petit soit le temps qui s’écoule entre deux instants, il semble évident qu’il y aura d’autres instants entre eux. L’espace et le temps semblent donc divisibles à l’infini. Mais contre ces faits apparents — étendue infinie et divisibilité infinie — les philosophes ont avancé des arguments tendant à montrer qu’il ne pouvait y avoir de collections infinies de choses, et que par conséquent le nombre de points dans l’espace, ou d’instants dans le temps, devait être fini. Une contradiction est ainsi apparue entre la nature apparente de l’espace et du temps et l’impossibilité supposée de collections infinies.