Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/27

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qui, peut-être, diffère entièrement de nos données des sens, mais qui peut être regardé comme la cause de ces données des sens toutes les fois que nous sommes dans une relation appropriée à la table réelle.

Maintenant ce point, sur lequel les philosophes sont d’accord — l’opinion qu’il y a une table réelle, quelque puisse être sa nature — est, de manière évidente, extrèmement important, et il sera intéressant d’examiner quelles raisons il y a d’accepter cette opinion avant que nous passions à la question suivante, relative à la nature de la table réelle. Notre prochain chapitre concernera donc les raisons de supposer qu’il y a une table réelle.

Avant d’aller plus loin, il sera bon d’examiner un instant en quoi consiste ce que nous avons découvert jusqu’à présent. Il s’est avéré que, si nous prenons n’importe quel objet commun supposé être connu par les sens, ce que les sens nous indiquent immédiatement n’est pas la vérité au sujet de l’objet tel qu’il est indépendamment de nous, mais seulement la vérité au sujet de certaines données des sens qui, autant que nous puissions le savoir, dépendent des relations entre nous et l’objet. Ainsi ce que nous voyons