Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/26

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comme Berkeley, que la matière n’est réellement rien d’autre qu’un ensemble d’idées, soit, comme Leibniz (1646-1716), que ce qui apparaît comme matière est en vérité un ensemble d’esprits plus ou moins rudimentaires.

Mais ces philosophes, bien qu’ils nient la matière en tant qu’opposé de l’esprit, admettent néanmoins la matière en un autre sens. On se rappellera que nous avons posé deux questions ; à savoir, (1) Y a-t-il une table réel ? (2) Si oui, quelle sorte d’objet cela peut-il être ? Maintenant Berkeley et Leibniz admettent tous deux qu’il y a une table réelle, mais Berkeley affirme qu’elle consiste en certaines idées dans l’esprit de Dieu, et Leibniz affirme que c’est un aggrégat d’âmes. Ainsi tout deux répondent à notre première question par l’affirmative, et ne s’éloignent de l’opinion du commun des mortels que par leur réponse à notre deuxième question. En fait, presque tous les philosophes semblent convenir qu’il y a une table réel : ils conviennent presque tous, bien que beaucoup de nos données des sens — couleur, forme, douceur, etc. — peuvent dépendre de nous, que leur occurrence est cependant un signe de quelque chose qui existe indépendamment de nous, de quelque chose