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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/43

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THE EXISTENCE OF MATTER 39

examiner brièvement son caractère général et sa validité. Toute connaissance, nous le constatons, doit être construite sur nos croyances instinctives, et si celles-ci sont rejetées, il ne reste rien. Mais parmi nos croyances instinctives, certaines sont beaucoup plus fortes que d’autres, tandis que beaucoup se sont enchevêtrées, par habitude et association, avec d’autres croyances qui ne sont pas vraiment instinctives, mais qui sont faussement supposées faire partie de ce que l’on croit instinctivement.

La philosophie devrait nous montrer la hiérarchie de nos croyances instinctives, en commençant par celles auxquelles nous tenons le plus, et en présentant chacune d’elles aussi isolée et aussi exempte que possible d’ajouts non pertinents. Elle devrait veiller à montrer que, dans la forme où elles sont finalement présentées, nos croyances instinctives ne s’opposent pas, mais forment un système harmonieux. Il n’y a jamais de raison de rejeter une croyance instinctive si ce n’est parce qu’elle entre en conflit avec d’autres ; ainsi, si l’on constate qu’elles s’harmonisent, l’ensemble du système devient digne d’être accepté.

Il est bien sûr possible que tout ou partie de nos croyances soient erronées, et donc que toutes