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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/73

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un certain intérêt pour tout ce que contient l’univers. Mais si l’on inclut ce type d’intérêt, il n’est pas vrai que la matière n’a pas d’importance pour nous, pourvu qu’elle existe, même si nous ne pouvons pas savoir qu’elle existe. Nous pouvons évidemment soupçonner qu’elle existe et nous demander si c’est le cas ; elle est donc liée à notre désir de connaissance et a l’importance de satisfaire ou de contrecarrer ce désir.

Par ailleurs, il n’est pas du tout vrai, et il est même faux, que nous ne pouvons pas savoir qu’il existe quelque chose que nous ne connaissons pas. Le mot « savoir » est ici utilisé dans deux sens différents. (1) Dans son premier emploi, il s’applique au genre de connaissance qui s’oppose à l’erreur, au sens où ce que nous savons est vrai, au sens qui s’applique à nos croyances et à nos convictions, c’est-à-dire à ce qu’on appelle les jugements. Dans ce sens, nous savons que quelque chose est vrai. Ce type de connaissance peut être qualifié de connaissance des vérités. (2) Dans le second emploi du mot « savoir » ci-dessus, le mot s’applique à notre connaissance des choses, que l’on peut appeler accointance.