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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/80

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connaissance des vérités, comme nous le montrerons, exige l’accointance avec des choses qui sont d’un caractère essentiellement différent des données sensorielles, les choses que l’on appelle parfois « idées abstraites », mais que nous appellerons « universaux ». Nous devons donc envisager l’accointance avec d’autres choses que les données sensorielles si nous voulons obtenir une analyse raisonnablement adéquate de nos connaissances.

La première extension au-delà des données sensorielles à considérer est l’accointance par la mémoire. Il est évident que nous nous souvenons souvent de ce que nous avons vu ou entendu, ou de ce qui a été présenté à nos sens, et que dans ce cas nous sommes toujours immédiatement conscients de ce dont nous nous souvenons, malgré le fait que cela apparaisse comme passé et non comme présent. Cette connaissance immédiate par la mémoire est la source de toute notre connaissance du passé : sans elle, il ne pourrait y avoir de connaissance du passé par inférence, puisque nous ne saurions jamais qu’il y a quelque chose de passé à inférer.

L’extension suivante à considérer est l’accointance par introspection. Nous ne sommes pas seulement conscients des choses, mais nous sommes souvent conscients