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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/84

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même comprendre ce qu’elle signifie, si nous n’étions pas en accointance avec quelque chose que nous appelons « je ». Il ne semble pas nécessaire de supposer que nous ayons l’accointance d’une personne plus ou moins permanente, la même aujourd’hui qu’hier, mais il semble que nous devions avoir l’accointance de cette chose, quelle que soit sa nature, qui voit le Soleil et a l’accointance des données sensorielles. Ainsi, dans un certain sens, il semblerait que nous devions être en accointance avec notre Moi, par opposition à nos expériences particulières. Mais la question est difficile et des arguments complexes peuvent être avancés de part et d’autre. Par conséquent, bien que l’accointance avec nous-mêmes semble probable, il n’est pas sage d’affirmer qu’elle existe sans aucun doute.

Nous pouvons donc résumer comme suit ce qui a été dit au sujet de l’accointance avec les choses qui existent. Nous avons une accointance par la sensation avec les données des sens externes, et par l’introspection avec les données de ce que l’on peut appeler le sens interne : pensées, sentiments, désirs, etc. ; nous avons une accointance par la mémoire avec des choses qui ont été des données