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LA VOIE DE PARADIS.

Sachiez, qu’ele[1] ne rist ne chante.
N’a en l’ostel homme ne fame
Qui gart ne l’ostel ne la dame,
Fors Gentillece et Cortoisie ;
Et cil ont mès si corte vie
Que ne gart l’eure que tout muire.
Qui orroit une beste muire
S’en auroit-il au cuer mésaise.
Biaus douz oste, ne vous desplaise,
Alez-i, se’s réconfortez,
Quar trop est li lieus amortez.
Prenez en gré se pou avez ;
Se cest proverbe ne savez
Je vueil que l’aprenez à mi :
L’en doit penre chiés son ami
Poi ou auques, ce c’on i trueve ;
Qu’amis est, au besoing le trueve.
Mainte gent s’en sont départi
Qui du leur i ont departi
Çà en arrière une partie.
Or est la chose mal partie,
Quar la mort, qui les biens départ,
Les a départiz d’autre part.

« Hostes, jà ne vous quier celer,
Là se soloient osteler
Empereor et roi et conte
Et cil autre dont l’en vous conte
Qui d’amors ont chançon chanté ;
Mès Avarisce a enchanté

  1. Ms. 7633. Var. Que je.