Chascuns le sert, chascuns l’oneure,
Chascuns l’aime, chascuns l’aroe[1] ;
Mès ele torne en petit d’eure,
Que li serviz chiet en la boe
Et li servant li corent seure ;
Nus ne tent[2] au lever la poe :
En cort terme a non Chantepleure[3].
Toz jors déust uns preudon vivre,
Se mort éust sens ne savoir ;
S’il fust mors, si déust revivre,
Ice doit bien chascuns savoir.
Mès mort est plus fière que guivre[4],
Et si plaine de non-savoir,
Que des bons le siècle délivre
Et aus mauvès lest vie avoir.
Qui remire[5] la bele chace
Que fère soliiez jadis,
Lès voz braches[6] entrer en trace
Çà .v.[7] çà .vij. çà .ix. çà .x.
(N’est nul qui li cuers mal n’en face),
- ↑ Ms. 7633. Var. L’aore.
- ↑ Ms. 7633. Var. N’atent.
- ↑ Voyez pour le mot Chantepleure, à la fin du volume, la note M.
- ↑ Ms. 7633. Var. Vuiyvre.
- ↑ Mss. 7633, 7615. Var. Remembre.
- ↑ Ms. 7615. Var. Boichez. — Les braches, brachets ou boichez, espèce de chiens d’arrêt, sont nommés aujourd’hui braques ou bracs.
- ↑ Ms. 7615, Var. Sà .vi.
vantes des Jongleurs et Trouvères, la petite pièce intitulée La roe de fortune. Elle renferme de fort belles pensées.