Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/200

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Ce n’estoit pas lor éritage
D’estre toz jors en iteil pile.
Nostre créance tourne à guille,
Mensonge devient Évangile,
N’uns n’est mais saux sans béguinage ;
Preudons n’est créux en concile,
Nès que .ij. genz contre .ij. mile :
A ci douleur et grant damage.

Tant com li Guillemin esturent[1]
Là où li grant preudome furent
Sà en arrière comme rencluz,
Itant servirent Deu et crurent ;
Mais maintenant qu’il se recrurent,
Si ne les dut-on croire plus.
Issu s’en sont comme conclus :
Or gart uns autres le rendus
Qu’il en ont bien fet se qu’il durent.
De Paris sunt .i. pou en sus :
S’aprocheront de plus en plus ;


    adresse aucun reproche grave, et la Bible au seignor de Bèze (page 403, 2e vol. de Méon), dit en parlant d’eux :

    C’est une des ordres du mont
    Où l’en puet mains de mal noter,
    Se n’est de cuer et de pensser ;
    Mès aus œvres et aus semblant
    Pert-il qu’il soient bones gens.
    La Bible Guiot de Provins (Méon, même vol., page 350), s’étend beaucoup sur eux et ne les blâme que de leur dure manière de vivre, ce qui fait dire à Guiot que dès le premier jour il prendrait son congé s’il faisait partie de leur ordre, et que si on ne voulait pas le lui donner, il saurait bien trouver par où il ferait le saut.

  1. Voyez, pour la signification de ce vers et des suivants, la note de la dernière strophe de la pièce intitulée La Chanson des Ordres.