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NOTES

Car je ne m’en teroie mie
Si perdre en devoie la vie,
Ou estre mis contre droiture
Comme saint Pol en chartre oscure,
Ou estre bannis du royaume
A tort cum mestre Guillaume
De Saint-Amour
, qu’Ypocrisie
Fist essilier par grant envie.
Ma mère en exil le chassa :
Le vaillant home tant braça
Por vérité qu’il soustenoit,
Vers ma mère trop desprenoit,
Pour ce qu’il fist ung novel livre
Où sa vie fist toute escrivre,
Et voloit que je reniasse
Mendicité et laborasse
Si je n’avoie de quoi vivre.
Bien me voloit tenir por ivre,
Car laborer ne me puet plaire ;
De laborer n’ai-ge que faire :
Trop a grant paine en laborer ;
J’aim miex devant les gens orer,
Et affubler ma renardie
Du mantel de papelardie, etc.

Postérieurement à l’auteur du Roman de la Rose un grand nombre d’écrivains ont encore parlé de Guillaume de Saint-Amour, dont le livre, dit le baron d’Auteuil dans son Histoire de la reine Blanche, fit beaucoup de bruit en France et ailleurs.

Les œuvres de Guillaume de Saint-Amour ont été imprimées en 1632 in-4o., Constantiæ, ad insigna bonæ fidei, apud Alitophilos[1].

Voici le titre exact de ce volume, que je n’ai trouvé qu’à la bibliothèque Sainte-Geneviève : Magistri Guillelmi de Sancto-Amore, sacræ facultatis theologiæ parisiensis, è celeberrimâ domo Sorbonicâ doctoris olim integerrimi, opera omnia quæ reperiri potuerunt, in quibus, ad defensionem eccle-

  1. Moréri dit que la personne qui se cacha sous ce nom est Valérien de Flavigny, docteur de Sorbonne, et professeur de langue hébraïque au collége royal.