Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ci aura dure perte
Et grant folie aperte
Se là praing herbregage.
Dame, or te faz hommage :
Torne ton douz visage ;
Por ma dure déserte
El non ton filz, le sage
Ne sousfrir que mi gage
Voisent à tel poverte.

Si com en la verrière
Entre et reva arriere
Li solaus que n’entame,
Ainsinc fus virge entière
Quant Diex, qui ès ciex ière,
Fist de toi mère et dame.
Ha ! resplendissant jame,
Tendre et piteuse fame,
Quar entent ma proière,
Que mon vil cors et m’âme
De pardurable flame
Rapelaisses[1] arrière.

Roïne débonaire,
Les iex du cuer m’esclaire
Et l’obscurté m’esface,
Si qu’à toi puisse plaire
Et ta volenté faire,
Car m’en done la grace ;
Trop ai éu espace

  1. Ms. 7633. Var. Fai retorneir.