Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/107

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D’estre en obscure trace :
Encor m’i cuident traire
Li serf de pute estrace ;
Dame, jà toi ne place
Qu’il facent le contraire !

En vilté, en ordure,
En vie trop obscure
Ai esté lonc termine,
Roïne nete et pure,
Quar me pren en ta cure
Et si me médecine.
Par ta vertu devine,
Qu’adès est enterine,
Fai dedenz mon cuer luire
La clarté pure et fine,
Et les iex m’enlumine
Que ne m’en voi conduire.

Li proières qui proie
M’a jà mis en sa proie :
Pris serai et préez ;
Trop asprement m’asproie.
Dame, ton chier Filz proie
Que soie despréez ;
Dame, car leur véez
Qui mes mesfez véez
Que n’avoie à leur voie.
Vous qui lasus séez,
M’âme leur dévéez
Que nus d’aus ne la voie.