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LA VIE

Adonc s’est Zozimas levez
Qui de corre fu mult grevez.
Assez ont parlé ambedui[1] ;
Cil l’esgarde, et ele lui.
De rechief li dist : « Douce amie,
Sainte Yglise n’oubliez mie :
Mestier est qu’il vous en souviegne,
Que c’est or la plus grant besoingne ! »
La dame commence à orer
Et en oraison demorer,
Mès cil néant n’en entendi
Des grâces qu’ele à Dieu rendi ;
Mès ce vit-il bien tout sanz doute
Que plus la longor du coute
Fu el levée en l’air amont[2],
En Dieu priant demeura mult.
Zozimas fu si esbabiz ;
Qu’il cuida bien estre trahiz.
Enfantozmez cuida bien estre :
Dieu réclama, le Roi célestre,
Et se trest .i. petit arrière
Quant ele fesoit sa prière.
Ele le prist à apeler :
— « Sire, je ne te quier céler :
Tu cuides que fantosmes soie,
Mauvès espériz qui te doie
Décevoir, et por ce t’en vas.
Non sui, voir, frère Zozimas[3] ;
Ci sui por moi espenéir

  1. Ce vers et le suivant manquent au Ms. 7633.
  2. Ms. 7633. Var. Fu levée en l’air contremont.
  3. Ms. 7633. Var. Mais non sui, peire, Zozimas.