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ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

M. Victor de Sansonetti, qui a vu la fresque dont parle l’abbé Lionnois, et qui se propose de la donner, m’a affirmé qu’elle n’est pas de Léonard de Vinci, mais qu’elle remonte beaucoup plus loin, étant composée à peu près dans la manière d’Albert Durer.

Quoi qu’il en soit, la légende de Théophile, avec son fantastique et son merveilleux, se mariait trop bien à l’esprit du moyen âge pour que le théâtre ne cherchât pas à en tirer parti, surtout après la célébrité que dut lui donner la pièce de Rutebeuf. Il est donc probable qu’on broda plus tard sur le même sujet. Du moins, D. Carpentier, dans son dictionnaire, au mot Ludus Christi, rapporte-t-il, d’après un acte qu’il cite (Litter. remiss. ann. 1384), que « les habitans de la ville d’Aunay et du pays d’environ eussent entrepris que le dimenche après la Nativité saint Jehan Baptiste, ilz feroient uns jeux ou commémoration du miracle qui à la requeste de la virge Marie fust fait à Théophile, ouquel jeu avoit un personnage de un qui devoit getter d’un canon. »

Enfin M. Richelet, dans la lettre qu’il voulut bien m’écrire au sujet du Ms. de la bibliothèque du Mans cité par Hænel, m’apprend, mais sans me citer son autorité, qu’un Miracle de Théophile fut joué au Mans, sur la place des Jacobins, en l’année 1539.

Voici maintenant le poëme de Gauthier de Coinsy d’après le Ms. 2710 de la bibliothèque du roi, mais précédé d’un prologue qui se trouve au Ms. 6987 de la même bibliothèque.


LI SESSIME EST DE THÉOPHILUS.


Vous, qu’el livre lire vaurés.
En la septime branque orrés
Parler d’un clerc de grant renon ;
Théofilus avoit à non.