Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/86

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Le Miracle de Théophile[1].


Ms. 7218.


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Ahi ! ahi ! Diex, rois de gloire,
Tant vous ai éu en mémoire,
Tout ai doné et despendu,
Et tout ai aus povres tendu ;
Ne m’est remez vaillant .i. sac.
Bien m’a dit li évesque : « Eschac, »
Et m’a rendu maté en l’angle :
Sanz avoir m’a lessié tout sangle.
Or m’estuet-il morir de fain,
Se je n’envoi ma robe au pain !
Et ma mesnie que fera ?
Ne sai se Diex les pestera.
Diex ! oil ; qu’en a-il à fère ?
En autre lieu les covient trère,
Où il me fet l’oreille sorde,
Qu’il n’a cure de ma falorde
Et je li referai la moe.
Honiz soit qui de lui se loe !

  1. Cette pièce a été analysée d’une manière bien incomplète par Legrand d’Aussy (voyez tome II de ses Fabliaux, édition Renouard, pages 180 et suivantes), mais jusqu’ici le texte n’en avait pas été publié. (Voyez, pour d’autres détails sur elle et sur Théophile, la note B, à la fin du volume.)