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WM. CORNELIUS VAN HORNE



Les grandes idées sont du domaine de tous, et tous en ont entretenu. Les rêves ambitieux de la jeunesse sont devenus proverbiaux. Tous les adolescents ont caressé des espérances de grandeur et de future renommée. Leurs impulsions généreuses, stimulées par des traits d’héroïsme, leur font trouver trop longues les années qui conduisent à l’âge d’homme qui doit leur apporter la gloire et la fortune. Qui n’a pas rêvé de

« Provoquer les applaudissements du sénat attentif,
De mépriser les menaces de la souffrance et de la ruine,
De répandre l’abondance dans son pays ravi,
Et de lire son histoire dans les yeux des nations ? »

Mais, hélas ! combien peu réalisent ces rêves de leur ambition ! Quoique les grandes idées soient du domaine de tous, bien peu, cependant, ont l’occasion de se distinguer, et beaucoup moins encore rencontrent aussi la chance, quand les circonstances amènent « cette marée dans les affaires humaines dont le flot montant enlève jusqu’à la fortune. » Il est pourtant vrai de dire que l’occasion trouve son homme. S’il n’est pas suffisamment doué, il est mis de côté, un autre est choisi, peut-être d’autres, jusqu’à ce que l’homme d’élite apparaisse et que tout le monde reconnaisse sa merveilleuse aptitude pour la position. L’histoire de toutes les grandes entreprises est une preuve frappante de cette théorie. Mais si nous étudions la carrière des hommes qui ont remporté les plus grands succès dans les voies diverses de l’humanité, nous trouvons qu’ils ont dû leur bonne fortune encore plus à un labeur assidu, à une application constante et à la science de savoir comment et quand il faut agir, qu’à un heureux concours de circonstances ; car, si le génie consiste à tirer des merveilles des éléments ordinaires de la vie, ainsi les succès dans le monde dépendent de la rigide observance des devoirs ordinaires de