Page:Ryner - L’Homme-fourmi, Figuière.djvu/204

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XXXI

— Je ne comprends rien à tout ceci, me dit Aristote. Que nous veut cette montagne qui marche sur deux pieds ? Pourquoi nous enferme-t-elle en cette étable et nous fournit-elle de la nourriture ? L’acide formique lui serait-il précieux comme à nous la liqueur de puceron ?

— Je ne pense pas, répondis-je, que l’acide formique lui soit agréable.D’ailleurs, nous méprisons, comme trop petites, certaines espèces de pucerons. Nous serions pour ce géant un bien minuscule troupeau.

— Alors, dit-elle avec désespoir, il veut nous manger !

— Pas davantage. Son odeur nous est insupportable ; notre odeur doit lui déplaire.

— Allons donc ! il sent mauvais et nous sentons bon.

— Nous sentons mauvais d’après les antennes de la fourmi étrangère qui sent mauvais pour nous. De même, je crois que cet être dont l’odeur nous gêne n’aime pas notre odeur.

Aristote réfléchit un instant, comme frappée de