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XXXVII

Notre captivité s’aggrava.

L’homme eut-il besoin de la table qui supportait notre cité ou trouva-t-il intéressant de nous enfermer davantage ? Je ne sais, mais la table disparut. Le châssis qui contenait notre nid fut posé d’aplomb sur un grand verre à boire dont le pied plongeait dans un plat rempli d’eau. Nous ne pouvions sortir que sous la cage et le long du verre : promenade peu intéressante et qu’on n’était guère tenté de recommencer. Seulement, quelques instants chaque jour, l’entrée de la boîte se prolongeait d’une galerie en verre qui débouchait dans une cage en toile métallique, où nous trouvions du sucre, du miel et d’autres provisions de bouche.

L’hiver devait être venu. Mais l’homme, frileux, maintenait une température élevée dans cette chambre où il passait une partie de sa vie, assis, penché vers notre prison, nous regardant. Notre ville trop étroite ne nous permettait pas de fuir la chaleur, et nous en souffrions beaucoup. D’autre part, l’air de cet appartement était irrespirable,