Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/12

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brochures[1] furent des tentatives pour saisir ma pensée d’un élan, en une surprise. Et par des méthodes diverses, directes et presque brutales, tournantes et presque poltronnes, je l’ai cherchée, cette pensée, en tant de causeries et de conférences…

Ce qui est devenu plus ou moins public, il me semble prudent de l’oublier. Je trouverais intéressant de chercher sur quel point ma pensée a varié, sur quels points elle est restée la même. Surtout si je parvenais à découvrir, sous le brouillard des années, les causes de mes évolutions, les causes de mes immobilités. Mais un tel examen doit être fait pour lui-même. À le mêler aux questions pratiques et essentielles, je risquerais de diminuer, malgré la volonté la plus pure, la profondeur de ma sincérité. Peut-être cependant, comme on débride une plaie pour la soigner, sur tel sujet douloureux, la confession remplacera ou accompagnera la méditation.

Si mes écritures ne me paraissent pas de nouveau trop insuffisantes, je sais que je les publierai

  1. Petit manuel individualiste (écrit en septembre 1903, publié en 1905) ; — Le Subjectivisme ( écrit en 1908, publié en 1909).