Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/149

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méthode de l’évolution, affirmerait que l’homme fut d’abord, en effet, une statue insensible, ne fut ensuite « qu’odeur de rose », et que le dehors lui donna ses sens l’un après l’autre. Les deux termes, société et nature humaine, ne sont séparables qu’idéologiquement. Ils paraissent aussi anciens l’un que l’autre et aussi durables l’un que l’autre. Leur lutte n’a pas eu plus de commencement qu’elle n’aura de fin. Seulement un Épicure et un Épictète ont su prendre parti dans le combat éternel.

Mes recherches seront-elles plus heureuses dans des temps plus proches ? Y découvrirai-je un véritable subjectivisme ? Quels philosophes récents représenteraient dignement, par l’indépendance de la pensée et l’harmonie de la conduite, cette sagesse qui a produit dans l’antiquité de si grands artistes moraux, et si purs ?

Les doministes ne manquent pas, stendhaliens ou nietzschéens. Le rêve du surhomme était nécessaire au malade Nietzsche. Ainsi à cette lamentable malade Lidwine qui émouvait l’admiration de l’imbécile Huysmans étaient nécessaires les rêves d’union matérielle avec Dieu. À moins d’une sagesse supérieure qui eût dressé, comme l’énergie du chêne Épictète ou la grâce du rosier Épicure,