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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/163

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mains avant que la parole la puisse bégayer pour diriger d’autres mains.

Les progrès éthiques n’offrent donc pas ici une exigence originale et qui les rendrait plus impossibles que les autres.

Car tous les progrès paraissent impossibles à un certain moment, au moment où on s’est aperçu de l’individualité du problème et que les méthodes qui ont réussi dans des domaines voisins en apparence sont vaines dans le domaine nouveau.

La constatation de l’impossibilité d’une solution précède souvent de peu la solution. Elle est le signe que, les fausses méthodes étant épuisées, le génie humain va enfin découvrir la méthode nouvelle et efficace, presque toujours paradoxale.

Car nul progrès n’est chose passive ou fatale. Nulle part, il ne se produit ; partout, nous le produisons. Résultat de notre volonté tenace, il fut presque toujours précédé de tâtonnements maladroits et vains, de tâtonnements parfois funestes.

Chaque grand problème a son individualité. Longtemps on la méconnaît et on ramène le problème original à un problème déjà résolu. On l’attaque par des méthodes qui prouvèrent ailleurs leur efficacité pour ailleurs. Ces assauts repoussés font désespérer. Les hommes pratiques les cons-