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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/165

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depuis des millénaires ne suffit-il pas à constituer une objection décisive ?

Eh ! bien, non. Malgré la première apparence, rien là de singulier. Un cas comme un autre d’une loi universelle.

Quand Guillaume Amontons ou Claude Chappe inventa le télégraphe aérien, il apportait — comptez, si vous voulez, après combien de siècles — quel naïf et pauvre perfectionnement au système de signaux par quoi les assiégeants annoncèrent à la Grèce guetteuse que la ville de Troie était enfin conquise ! Mais voyez comme, après ces millénaires extérieurement inertes, le léger déclenchement appelle de rapides merveilles : télégraphie électrique, télégraphie sans fil.

Depuis que l’homme rêve de voler dans les airs comme les oiseaux qu’il regarde, comme les anges et les dieux qu’il imagine, comme les Dédale et les Icare de ses veillées conteuses, que de millénaires vides ! Heureusement tous les savants ne furent pas assez académiques pour se faire eux-mêmes, à la contemplation de cet immense désert, des déserts sans espoir. Santos-Dumont réussit un premier envol lourdaud, j’allais dire, comparant les proportions de l’homme et de l’insecte, un