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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/45

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toutes mes apparentes prises sur le réel. Mais peut-être, amorphe et fluide, la réalité prend avec indifférence la forme de tous les vases. Même si c’est mon esprit qui est docile aux choses, je suis certain que cette docilité est imparfaite. Puisque les opinions des hommes sont diverses. Et puisqu’il m’arrive de reconnaître ou de croire reconnaître une erreur.

Beau et flottant quand il reste vue d’ensemble, le rêve analogique, dès qu’il se perd dans le détail, donne des résultats qui apparaissent ridicules. L’alchimie et l’astrologie sont des chapitres de la métaphysique. Leurs vastes hypothèses ont un sourire de lumière. Si j’écoute leurs affirmations et leurs précisions, j’ai l’impression que je m’égare dans un asile d’aliénés. Il y a là songes incertains et, dans l’ondoiement d’un brouillard, charme panoramique ; ou il y a là systématisations hardies et ruineuses comme la démence. De telles considérations, même prudentes, n’ont d’intérêt que par elles-mêmes. Elles deviennent nuisibles aux recherches positives à quoi on les mêle. Il n’y a pas plus de raison de s’en préoccuper en éthique que dans les opérations de chimie par exemple. Les rapports des phénomènes chimiques au phénomène universel ou à l’universelle substance ne sauraient être