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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/54

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Je ne crois pas qu’on ait fondé beaucoup de systèmes moraux sur les données des sciences spéciales, la sociologie exceptée. Nous connaissons mal la doctrine des nombres dans le pythagorisme. Il ne semble pas qu’elle fût le fondement de la morale pythagorienne ; elle fournissait seulement, pour en exprimer certaines parties, des symboles bizarres ou ingénieux. La morale pythagorienne présuppose une science théologique, puisque le précepte général et la méthode constante restent l’imitation de Dieu.

Certains systèmes paraissent ou prétendent s’appuyer sur la biologie. Ils osent, sur ce qui est au fond de la vie, des affirmations qui dépassent singulièrement les certitudes actuelles de la biologie et peut-être ses investigations possibles. La prétendue science d’un Nietzsche est une métaphysique hardie jusqu’à l’insolence. Un Le Dantec, dès qu’il sort du menu détail des faits, devient un métaphysicien naïf, si naïf qu’il se croit encore biologiste. D’autre part, comme la vie dont il s’agit dans les principes et les conclusions de ces doctrines reste toujours la vie en société, la biologie se ramène ici à une sociologie.