Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/75

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tiers. Si, dans les temps légendaires, ils font protéger un homme par la déesse de la sagesse, cet homme est « le subtil Ulysse », sage à peu près comme, dans notre moyen âge, Renart-le-Goupil.

Connaissons-nous l’illustre accoucheur d’esprits mieux que les autres sophistes ? Nous ne le connaissons pas, lui, par ses ennemis, car nul ne prend les Nuées au sérieux. Il est peut-être pire de le connaître par deux disciples infidèles.

L’impérialiste Xénophon rêva toujours d’un chef puissant qui unirait tous les Grecs pour les conduire à la conquête de l’Asie. Ce soldat au style élégant mais à l’intelligence pauvre, cet Athénien que son goût pour la discipline rendit Spartiate, cette manière de prophète d’Alexandre n’était guère fait pour comprendre une pensée individualiste.

Platon aurait pu comprendre. Mais il avait d’autres préoccupations. « Que de choses ce jeune homme me fait dire auxquelles je n’ai jamais pensé ! » s’écriait Socrate. Combien plus librement Platon dut déformer Socrate disparu. Comme il dut le rendre platonicien. Or l’auteur des Lois se laisse entraîner par ses facultés mathématiques et son génie architectonique à la manie législa-