Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/82

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Devant les curiosités inutiles au bonheur, il répète en souriant : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».

Après la mort de Socrate, des disciples plus fidèles que Xénophon l’impérialiste ou Platon le métaphysicien restent tournés vers la sagesse pratique et continuent les deux grands courants individualistes. L’individualisme de la sensibilité est proclamé par les cyrénaïques ; l’individualisme de la raison et de l’effort par les cyniques. Mais cyrénaïques et cyniques, encore que les deux écoles doivent durer, nous apparaissent surtout comme des transitions ; ils ébauchent deux doctrines plus complètes et mieux équilibrées : l’épicurisme et le stoïcisme.

Le premier des cyniques est un enfant naturel. Il enseigne dans le Cynosarge, lieu dédié au grand bâtard Hercule et consacré à l’activité des bâtards. Ils y avaient leur temple, leur gymnase, leur tribunal ; Antisthène y établit leur philosophie. Son disciple le plus célèbre, Diogène, est un faux monnayeur, un condamné de droit commun, un exilé, un mendiant, un esclave. Leur doctrine est une réaction, parfois trop brutale dans la forme, contre l’aristocratisme de Platon et des autres disciples infidèles.