Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/114

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dès qu’il veut pénétrer dans la syringe où se tient enfermée l’âme impénétrable de la créatrice des races. »

Rougissez-vous d’avoir laissé échapper, après Peyrebrune, cette lapalissade trop visible : « Tout bonheur n’est parfait que s’il est complet ? » Hâtez-vous de traduire en langage plus abstrus : « L’orbe des sensations ne doit être fragmenté. » Continuez avec un geste solennel : « De la cime perdue de nos effluves sensoriels effilés vers l’astral, à la base charnelle de notre corps, lourde argile qui retient, hors du vol éternel, notre vague de vie… »

Si vous avez fait une déclaration et qu’on vous réponde mariage, donnez-vous le temps d’inventer quelque empêchement absolu et esthétique en vous écriant : « Le mot que vous venez de prononcer rétrécit l’envergure de mon envolement. Je sens qu’il faut redescendre pour vous parler comme un homme, non comme un dieu. Soit ! »

Voulez-vous exprimer qu’une de ces dames de la Fronde vous sembla uniquement occupée de pensée pure ? Déclarez : « Elle paraissait avoir transporté la mobilisation de sa vie sur le plan d’une intellectualité ardente qui suffisait au prétexte de son évolution. »

Cause-t-on devant vous de Joris-Karl Huysmans, chantre de la Cathédrale, ou du ridicule charlatan