Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/133

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tence, de nous « instruire dans l’ignorance » de la vie et de nous condamner à « vieillir dans une longue enfance ». La science des classes est nécessairement une science morte, qui empoisonne esprit d’examen et originalité. L’éducation ne peut que briser le caractère ou le ployer à des hypocrisies que secoueront brutalement de prochaines révoltes.

Quel que soit l’orgueil de nos pédagogues, lequel oserait se dire supérieur à Bossuet, à Fénelon, ou même à Sénèque et Burrhus ? Le premier ne put rien faire de son élève ; le second abrutit le sien, et, sans la contrainte des « cinq ans de vertu », Néron fût devenu un moins cruel comédien. Il y a, en effet, trois sortes d’éducation : la bonne, celle qui ne réussit pas du tout, qui se contente de faire perdre du temps ; la médiocre, qui apaise le présent et exaspère l’avenir ; la mauvaise, qui réussit tout à fait et qui est une voleuse d’énergie.

Parmi les bas-bleus éducateurs, les uns s’adressent aux petits enfants, d’autres aux jeunes filles, d’autres enfin au public adulte et en particulier au public enseignant. On peut donc les distinguer en institutrices, demoiselles de compagnie et professeurs d’école normale.