Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/180

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face, dans la méthode d’exposition, mais au fond même de la pièce et la tue net. Qu’est-ce que cette aventure qui arrive seulement parce qu’on me la raconte ? Il est exorbitant que le brave général écoute aux portes et entende des paroles décisives au moment où en réalité sa femme ne dit rien ; mais où l’auteur nous parle, dans un monde que le général ignore, dans un monde plus lointain qu’une autre planète. Car il ne sait pas, lui, je suppose, que nous sommes là deux mille voyeurs à guetter ses cornes qui poussent et à désirer, comme à une course de taureaux, qu’il en fasse quelque usage meurtrier.

Octave Mirbeau, esprit révolté et caractère bourgeois, commença sa réputation par un violent article contre les comédiens, et sa fortune par un mariage avec une comédienne. Sur les affiches, la future madame Mirbeau s’appelait Alice Regnault ; mais son véritable nom doit être Joséphine Prud’homme. Que dirait Mirbeau de ces pensées et de ces phrases, si elles étaient signées Georges Ohnet, Francisque Sarcey ou même Victor Cherbuliez : « Pour rendre plus limpide le récit qui va suivre, il est nécessaire de remonter quelques années en arrière et de raconter en quelques mots l’enfance faussée de cette femme dont l’éducation première, con-