livre moralisateur à leurs fils quand ils auront vingt ans. Mais qu’est-ce que Mirbeau peut bien penser de cette ridicule réduction de son chef-d’œuvre et s’irrite-il devant la mesquinerie injurieuse de ce Calvaire qui est une taupinée ?
Je me console des inepties que Louise France a publiées dans la Fronde, en me disant que cette puissante tragédienne, que son talent ne tire pas de la misère, a sans doute gagné quelque argent à devenir un ridicule écrivain. Et pourtant ce me fut un chagrin de voir cette expressive interprète essayer un moyen d’expression pour lequel elle n’est point faite et dévoiler son vide intérieur. Mon sourire était triste quand elle me contait ses tournées, sans esprit, remplaçant la verve par des souvenirs livresques et de banales citations. Je ne m’égayais pas non plus à lui voir parodier Musset :
Qui j’ose aimer,
On a bien moins que sous l’Empire
et adresser une déclaration, d’un grotesque inconscient, à Zola « sans le nommer » ! Je ne parvenais même pas à rire quand, voulant être grandiloquente et