Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/227

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laissèrent des mots qui sont pour la sottise des salons ce que sont pour la sottise du peuple les plaisanteries d’almanach et les calembours. Joubert occupa ses loisirs de malade à ouvrer finement de frêles pensées : il serait injuste d’exiger d’un valétudinaire l’effort d’une œuvre, et on peut admirer l’ingéniosité de son jeu de patience.

La comtesse Diane joue avec grâce le noble jeu archaïque. Sully-Prudhomme la présente en une préface charmante, un peu longue seulement et ennuyeuse. Il s’aperçoit vers la fin que ses éloges manquent de hardiesse : « Je n’ai guère fait jusqu’ici que rendre grâce chez vous à l’auteur de n’avoir pas les défauts qui me déplaisent. Il serait temps enfin de le remercier des mérites positifs de son œuvre. » Mais, malgré complaisance et snobisme, l’aimable poète ne trouve plus rien à dire. Il s’en tire par un compliment au public mondain ; à lui de rendre pleine justice au petit livre « par son approbation souveraine qui n’est jamais suspecte. »

Le succès n’a pas manqué au petit livre. Ému par l’« approbation souveraine qui n’est jamais suspecte », j’ai lu en prenant des notes et en essayant de dégager les idées générales de Mme de Beausacq, comtesse au joli nom de vaudeville. J’ai réussi le plus souvent à