Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/8

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et je constaterai sans doute que l’endroit vulnérable est toujours le même. Aux soirs de bataille, je me reposerai à disséquer quelques cadavres. Parfois, — je l’espère, du moins, — je rencontrerai, perdue dans l’armée des amazones, telle douce femme qui ne méritera point la mort littéraire ; je la saluerai respectueusement, et, dans un charme attentif, je l’écouterai causer : les différences constatées entre elle et le bas-bleu m’aideront à définir cette chose.

Mais, dès maintenant, je dois déterminer le sens du mot. Il me faut, avant d’engager les hostilités, un moyen grossier, mais certain et bien visible, de reconnaître l’ennemi. Peu à peu j’apprendrai mieux sa tactique et ses mœurs. J’ai besoin de distinguer dès aujourd’hui son uniforme et son allure ordinaire.

Barbey d’Aurevilly a massacré les amazones de son temps. C’est une besogne d’assainissement que la vanité de la femme, son psittacisme naturel et le nombre inondant des brevets supérieurs rend de nouveau urgente. Elle devra être recommencée souvent. Après le passage d’Hercule, il fallut nettoyer régulièrement les écuries d’Augias rebâties et repeuplées.