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Comment Barbey d’Aurevilly définit-il le bas-bleu ?

« C’est la femme qui fait métier et marchandise de littérature. C’est la femme qui se croit cerveau d’homme et demande sa part dans la publicité et dans la gloire… Les femmes peuvent être et ont été des poètes, des écrivains et des artistes dans toutes les civilisations, mais elles ont été des poètes femmes, des écrivains femmes, des artistes femmes… Quand elles ont le plus de talent, les facultés mâles leur manquent aussi radicalement que l’organisme d’Hercule à la Vénus de Milo. » Le bas-bleu méconnaît cette nécessité d’histoire naturelle.

Dans un livre récent de Mme Alphonse Daudet, je trouve une tentative de définition : « Ce que nous appelons le bas-bleu, la femme se servant d’un art comme d’une originalité très voulue, en faisant un moyen d’effet ou de séduction, ou de satisfaction vaniteuse. » Et Mme Daudet prétend qu’il n’y a pas de bas-bleus en Angleterre, parce que les femmes écrivains y sont travailleuses et pratiques. Elle ajoute qu’elles y « restent femmes et très femmes ».

Interrogeons un dictionnaire. Littré dit : « Bas-bleu, nom que l’on donne par dénigrement aux femmes qui, s’occupant de littérature, y portent quelque pédantisme. »