Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/82

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Aussi vais-je m’efforcer de caractériser l’effort de chacune d’elles, d’étiqueter leurs produits amorphes et peu discernables. Madeleine Lépine me paraît chercher surtout l’effet spirituel ou tragique, tandis que Jean Bertheroy veut plutôt nous éblouir de sa science.

Les odes de Madeleine Lépine sont de pénibles et vraiment trop longues nouvelles à la main. Il s’agit, par exemple, de préparer ce mot de la fin :


Ton beau nom est gravé, Sapho, dans tout cœur d’homme ;
Mais l’odieux Phaon était privé d’un cœur.

Ou bien la fière Vasthi se livre à un esclave pour amener cette antithèse :


Et, lionne, devint telle qu’une brebis.

On néglige de nous dire si l’esclave heureux fut tel qu’un bélier ou un bouc.

Les moins mauvaises pièces sont des banalités harmonieuses dont la pauvreté voudrait être revêtue de musique, de longs rabâchages où le même sentiment est répété sous des formes presque identiques suivant le procédé connu de nos illustres chansonniers.

Les drames, Azraël, le Jour prédit, Rosemonde : des horreurs non émouvantes. Le dernier, par exemple, est une involontaire parodie du dénoûment de Rodogune et réussit à puériliser le terrible empoisonnement. La