Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/81

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vient de leur apprendre. Madeleine Lépine et Jean Bertheroy laissent couler de leurs lèvres un fade bavardage que relève seulement par endroits le ridicule d’un effet manqué ou d’un pédantisme. Les unes ont trop de métier, et pas assez d’art, et pas assez d’âme ; chez les secondes, âme, art, métier, tout est nul. Et je préfère encore les bonnes écolières de tout à l’heure aux petites filles que j’entends maintenant bégayer de vieilles histoires indifférentes. Dalila, et la ruine de Jérusalem, et les barbaries d’Alboin et de Rosemonde n’inspirent à Madeleine Lépine que des vers médiocres, vides de pensées, d’images et de sentiments, quelque chose comme des résumés mnémotechniques de tragédies. Guère moins négligeables, les romans où Jean Bertheroy nous conte, après un naïf démarquage, les moyens de séduction et les ennuis de bas-bleus transformés en « peintresses » ; guère moins négligeables, les vers où elle chante banalement les Femmes antiques.

Pourtant ce sont là des amazones relativement connues. Depuis que Mlle Madeleine Lépine est devenue Mme Fernand Clerget, ses vers sont loués par d’avisés jeunes hommes, qui songent que M. Fernand Clerget est un éditeur. Jean Bertheroy fut sacrée poète par François Coppée et applaudie par Hugues Le Roux.