Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/93

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grosses chevilles.

Son écriture est moins sûre que celle de Jacques Nervat. Il aurait bien du, le bon fiancé, souffler sur certaine « neige de cendre » que je ne vois pas bien et effacer l’expression plate et un peu ridicule de tel aveu d’impuissance :


Et rien ne peut le définir, même des vers.


La poésie de Marie Caussé est trop souvent presque aussi balbutiante que la prose rimée de Francis Jammes. Mais, par endroits, je suis charmé de sa sincérité craintive et gracieuse :


J’offrirais notre amour à Dieu, pour qu’il me fasse
bonne, comme ton cœur se plût à me rêver

et qu’il mette en mes yeux une lueur discrète
qui soit comme une douce lampe à ton foyer.


C’est une petite fille qui manque de couleurs, cette poésie, mais on regarde avec quelque plaisir sa joliesse pâle et anémique et ses gestes d’une câlinerie gentiment puérile :


Je ferai la maison attachante et câline
en des riens délicats qui te feront rêver,
je serai la fée prévoyante qui devine
tes plus secrets désirs pour pouvoir les combler.
Oh ! mon ami, regarde au loin la belle vie.
j’aurai du rose aux joues, de la joie dans les veux,
car. bien sûr, tes baisers me rendront plus jolie,
et les fleurs du jardin pareront mes cheveux.