Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/96

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langue des dieux, et celles qui s’expliquèrent en prose académique ou soldatesque.

Simone Arnaud choisit les plus impossibles et les plus raides parmi les héros cornéliens ; elle les exagère et les ankylose encore ; puis elle les habille en femmes. Mademoiselle du Vigean, quelques jours avant la Fronde, parle de la « patrie » en vieux romain. Éprise du grand Condé, elle lui conseille la lâcheté de la soumission au Mazarin plutôt que le geste orgueilleux d’une révolte que l’avenir pourrait appeler trahison. Or l’obéissance, devoir d’après les préjugés actuels, mais qui, pour un prince d’alors, était avilissante, est aussi l’abandon de leur amour. — Jahel est une mère comme l’autre est une amoureuse. Cette Israélite a perdu quatre fils dans une rébellion contre je ne sais quel Assuérus. À son petit dernier tombé entre les mains de l’ennemi, on offre, avec le trône de Judée, la princesse dont il est amoureux et aimé. Jahel repousse la honte de tels présents et recommande à l’enfant la gloire du martyre. Le jeune nigaud consent à s’empoisonner avec la bien-aimée pour ne point désobéir à maman et parce qu’Hernani mourut ainsi plutôt que de manquer à sa parole. Mais la brave princesse le sauve d’une imitation trop servile et, buvant toute la coupe, réduit le