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Page:Ryner - Le Présent du berger, paru dans Le Radical, 17 mai 1914.djvu/18

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— Que feras-tu de la Bonne-Mère que tu ne peux manœuvrer ?

L’émotion trop intense réveille le dormeur.

… Pendant qu’il se secoue et, de sa pauvre main unique, frotte ses yeux, la cloche de l’église, là-haut, se met à sonner. Le vieillard tire de sa poche sa grosse montre d’argent ; à la clarté de la lune et des étoiles, il constate :

— Onze heures, il faut partir.

Il entre dans la maison, met sa veste des dimanches, puis se dirige vers l’étable.

Mais il n’ouvre pas la porte derrière laquelle dort le troupeau. Et, secouant ses épaules courbées, en une brusque fierté redressant son vieux corps :

— Je suis pas un vrai berger. Je suis un