Page:Ryner - Le Subjectivisme, Gastein-Serge.djvu/21

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maçonner les pierres de l’abri indispensable sur le vague flottement du nuage.

L’erreur de Kant n’est pas moindre. Quelle folie de pauvre au désespoir que d’aller affirmer ses désirs et ses aspirations comme des réalités. Et quel appauvrissement du rêve quand nous avons projeté notre ombre sur le mystère et que nous n’y voyons plus autre chose ; quand nous avons transformé l’infini en un homme infini. Peut-être trouverai-je en moi quelque roc inébranlé. Je m’interdirai de construire au-dessus avec des blocs de nuage et de poésie ; ou, du moins, si parfois je me réjouis à ce jeu, je n’affirmerai jamais que la maison rêvée participe de la solidité du rocher.

Boire, oui, toutes les fois que nous le pouvons. C’est le grand luxe humain.

Mais rire et mépriser les fortuits, toujours. C’est la grande nécessité humaine. C’est la marque même de l’homme. Ce n’est pas au boire et à ses chances incertaines que nous demanderons l’indispensable rire.

Celui qui refuse de mêler la métaphysique à son effort vers la sagesse devrait, sans doute, négliger l’objection déterministe. Sans même apercevoir les difficultés que pourraient lui opposer les sceptiques, les idéalistes ou ces métaphysiciens qui agitent au fond des choses et des phénomènes la contingence et le caprice, le savant se met à l’œuvre.

Mais écarter, pour des raisons méthodiques, un problème