C’est le métier de l’historien… Il y a, plus intéressant que le Jésus que tu adores, le Jésus qui est né comme les autres enfants, qui a vécu comme les autres hommes purs, qui est mort comme Socrate ou Thraséas, qui n’est pas ressuscité plus qu’eux.
Tu dis des paroles odieuses.
Et ce Jésus, que j’aime depuis qu’un de tes frères m’a fait lire la Bonne Nouvelle, je ne le connaîtrai jamais.
Pourquoi ?
Parce que je n’étais pas auprès de lui.
Je ne comprends pas…
Aucun de ceux qui l’approchèrent n’a su voir sa véritable beauté ; aucun n’a deviné l’importance historique que pouvait prendre son fantôme ; et nul n’a écrit son histoire.
Tu mens et tu sais que tu mens. Puisque tu as lu la Bonne Nouvelle.
La Bonne Nouvelle est l’histoire de l’autre, du Jésus que vous imaginez, du Transfiguré que votre éblouissement amoureux entoure d’une lumière d’apothéose. C’est l’histoire du dieu qui se créait dans l’esprit de Pierre, et de Jacques, et du crédule Thomas. Ce n’est pas l’histoire de l’homme que j’aime.