qu’il n’a point en partage la raison et l’usage de la volonté. Mais, s’il avait reçu ces dons, l’âne se refuserait légitimement à notre empire : il serait notre égal.
Tu es injuste envers moi, parce que tu me hais. Et, pour me dépouiller, tu embrouilles toutes choses, tel un avocat plein de malice. Il n’est pas question d’ânes ; il est question d’esclaves.
C’est précisément ce que je te dis : s’il était question d’ânes, tu pourrais avoir raison ; mais il est question d’hommes.
Il n’est pas question d’hommes ; il est question d’esclaves.
Il est, en effet, question d’un esclave inepte et qui s’appelle Porcus.
Nous ne devons pas vouloir pour les autres hommes le fardeau que nous ne voulons point pour nous-même. Or Porcus ne voudrait pas être esclave. Pourquoi donc se servirait-il des autres comme d’esclaves ?
Ainsi tu détruirais toute industrie et tu ramènerais les hommes à la brutalité et à la pauvreté primitives.
Que dis-tu, Porcus ?
La vérité. Nous avons des besoins et, pour satisfaire ces besoins, il nous faut des instruments. Mais les instruments faits avec du bois et des métaux ne se fabriquent pas seuls et ne