Si tes esclaves étaient chrétiens, ils te seraient fidèles.
Si je ne craignais l’opinion de César et la haine du peuple, je te dirais : « Théophile, baptise-moi et viens avec moi dans mes divers domaines baptiser les esclaves qui me restent. »
Tu me diras un jour ces paroles, et il y aura une grande joie dans le ciel.
Depuis longtemps plusieurs désiraient se révolter et tuer Porcus. Je les retenais. Je leur disais : « Voulez-vous être attachés à l’arbre ignominieux de la croix ? Si vous ne voyez d’autre libération que la mort, mourez plutôt de votre main. Mais croyez-moi et attendons ensemble. La fortune aveugle fait le bien après avoir fait le mal, et le jour éclatant est fils de la nuit obscure. Une occasion se présentera. Comptez sur Félicion pour la saisir aux cheveux, si chauve qu’elle soit. » Quelques-uns murmuraient contre moi, mais les autres les apaisaient. Et, chaque jour, ceux qui me haïssent parce que les autres m’écoutent me disaient en riant : « Est-ce aujourd’hui, Félicion, que tu saisis le cheveu de l’occasion chauve ? » Moi, je riais avec eux et j’attendais.
Ce matin, au moment du départ, j’ai dit : « Voici l’occasion. Et elle n’est pas chauve. Tout à l’heure nous saisirons son épaisse chevelure. » Quelques-uns ont interrogé : « Pourquoi aujourd’hui plutôt que hier ? » Je leur ai expliqué les choses : « Aujourd’hui, Porcus n’osera pas se plaindre aux magistrats. Porcus ne joue pas quand il risque de perdre. Porcus tremble à l’idée que César pourrait penser à lui de nouveau. César, s’il pensait de nouveau à Porcus, lui confisquerait probablement