La loi non écrite, la loi divine, celle que respectent Socrate, Diogène et Épictète, la voici : Que chacun jouisse librement et sans crainte du fruit de son travail. Si, par la force, par la ruse ou par la loi humaine, infâme mélange de force et de mensonge, on dépouille quelqu’un du produit de son labeur, que le volé reprenne ce qu’on lui a pris. Arracher mon bien au voleur, ce n’est pas commettre un vol.
Cet or était, pour une partie, le fruit de mes économies.
Tu vendais le blé que nous avions semé et moissonné.
Et, pour l’autre partie, il me venait de mon père.
Qui l’avait eu par le travail des plus vieux parmi mes compagnons et par le travail de leurs pères. Je ne sais pas si l’héritage est chose juste. Peut-être la vraie Loi déclare le fruit du travail des anciens un bien commun à tous les hommes d’aujourd’hui. Mais cette justice supérieure, je ne pouvais la réaliser. J’ai fait le moins mal possible : j’ai rendu l’or à ceux qui en avaient gagné une partie et dont les pères avaient gagné le reste. Les circonstances ne permettaient pas d’agir comme un sage ; j’ai décidé comme un juge qui, par hasard, serait juste.
Un juge qui, même par hasard, serait juste… Tu fais une supposition bien plaisante, Félicion.
C’est une façon de parler, ma Serena.