Page:Ryner - Les Chrétiens et les Philosophes, 1906.djvu/208

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éclaire tout ensemble les sommets et les derniers replis de la vallée.

Porcus monte sur le dos de Fluctus qui fait quelques pas. Le Petit Carnéade jette les tablettes à terre et s’enfuit avec l’or.


le petit carnéade, courant

Je fais comme Félicion. Applaudissez, philosophes.

La plupart le regardent fuir en riant


serena

Je n’aurais jamais cru ce gros vieillard aussi leste.


historicus

Faites pousser sur mon corps des ailes puissantes. Ce poids nouveau me rendra plus rapide. Mais je ne connais pas d’ailes plus vites que l’or volé.

Fluctus veut courir après le fugitif. Mais


porcus, l’arrêtant

Non, Fluctus. Tu partagerais avec lui et je ne te reverrais plus. Reste. Car je t’aime et je désire conserver un ami. Reste : tu seras riche demain. Porcus te le promet.

Porcus, accablé, s’appuie au bras de Fluctus. Ils s’éloignent ensemble dans la direction d’Ostie.


fluctus

Vous le voyez bien, qu’il n’y a pas de vérité.


serena

Cet imbécile ne se trompe guère. Il me semble qu’il n’y a plus de vérité. Car la vérité, c’est la réalité connue. Et les hommes aujourd’hui ont d’autres inquiétudes que le désir de connaître.


serenus

Que dis-tu, mon amie ?