Rien ne manque à aucun siècle. Mais on ne voit pas toujours les mêmes choses. Le soleil qui se couche ne diminue point le nombre des arbres de la forêt, ni leur harmonie élancée ou étalée. Ô Serena, la beauté, la vérité, le souverain bien, ce sont trois noms du même Dieu. Si tu tiens réellement l’une ou l’autre de ces richesses véritables, tu les tiens toutes trois.
Il y a des vérités qui sont laides.
La vérité qui te semble laide n’est pas la vérité, ou bien tu juges de la beauté selon des préjugés, non selon la raison. Dieu règle le monde comme une harmonie, et l’harmonie est tout ensemble le vrai, le beau et le bien. Si tu crois dans la musique des mondes entendre une discordance, c’est parce que tu n’entends pas les notes qui complètent l’accord. Écoute mieux dans ces moments d’erreur et de tristesse, écoute mieux, ô Serena, écoute mieux, ô Félicion, et vous louerez l’orchestre divin et infaillible.
Je loue surtout les dieux et je leur rends grâce parce qu’ils m’ont donné d’entendre la parole d’Épictète, créatrice d’harmonie.
Socrate ne créait pas les pensées dont il accouchait les jeunes esprits. Je ne crée rien non plus. Je t’invite à écouter tes pensées qui disent le monde. Et je t’invite à devenir harmonieux afin que tu entendes en toi l’harmonie universelle.