Page:Ryner - Les Chrétiens et les Philosophes, 1906.djvu/227

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les soldats

Marchez donc, les Gaulois. Plus vite. Vous n’êtes pas ici derrière un char de triomphe.

D’autres soldats entourent le forum en laissant presque toute la place aux philosophes qui iront en Grèce ou, comme disent les soldats, aux Grécules.
La vie grouillante et bruyante recommence, impossible à noter, multiple et incohérente. Des groupes se forment et se déforment, se mêlent et se séparent. La plupart des cyniques marchent en bande et ils agitent leurs bâtons.
Un groupe est assis où se trouvent Porcus, Fluctus et le Petit Carnéade. Ils sortent des flacons cachés sous leurs vêtements et, parmi des rires, des cris, des chansons, ils boivent.


un voisin de porcus

Toi, ça t’est égal ; tu mangeras et tu boiras partout.


porcus

Si tu sais rire, fais-toi mon disciple ; tu boiras et tu mangeras avec moi.


le voisin

Vive Porcus ! Et, puisque César me vaut cette aubaine, vive César !


un autre

Nous aurons à manger sans rien faire sur le navire. Et nous allons voir du pays comme si nous étions riches. Un dieu qui s’appelle César nous donne ces joies. Vive César !


tout le groupe

Vive César ! vive César !

Les soldats regardent avec stupeur. Mais,


la troupe des cyniques accourt et frappe sur ceux du groupe, en criant

Silence, esclaves.