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CHAPITRE V

En mangeant des figues



épictète

Rendons grâce aux dieux, mon Arrien, qui nous ont donné la vie. Remercions-les aussi de tous les secours qu’ils nous accordent pour la soutenir, comme l’eau, le vin, l’huile, et ce pain, et cette figue, et en général tous les fruits de la terre. Mais, en même temps, souvenons-nous qu’ils nous ont donné quelque chose d’infiniment plus précieux, je veux dire la faculté qui se sert de toutes ces choses, qui les éprouve et qui les met chacune à son prix.


serenus

Je suis un peu choqué, Épictète, de t’entendre toujours parler des dieux comme si tu y croyais.


épictète

Aimerais-tu mieux que j’en parle comme Porcus ?


serenus

Non pas. Mais comme Épicure. Pour ne point heurter le peuple, il enferme les dieux sur l’Olympe dans des plaisirs sans inquiétude ; il les fait tels que des sages réunis dans un jardin